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Règles de Hambourg & Règles de La Haye-Visby : analyse comparative.
Extrait du Mémoire de DESS de Droit
Maritime et des Transports
Soutenu par M. Pierre-Paul GACON
Sous la direction du Pr. Christian
SCAPEL
Durant les années soixante-dix, les
pays en voies de développement et les principales nations de chargeurs ont
exercé de lourdes pressions au sein de la Conférence des Nations Unies pour le
Développement du Commerce et de l'Industrie (CNUDCI), organe de l'ONU, en
faveur d'une refonte du système de responsabilité du transporteur maritime
qu'ils jugeaient trop complaisant.
Cette initiative aboutit, le 18 mars
1978, à la signature de la "Convention des Nations Unies sur le transport
international de marchandise" dite "Règles
de Hambourg".
Plutôt que d'amender les règles
de la Haye-Visby, "les règles de Hambourg" ont adopté une
nouvelle approche de la responsabilité du transporteur maritime, au profit des
chargeurs. « Elles inaugurent un alignement progressif du droit maritime
sur le droit terrestre».
Les différences les plus notables
sont les suivantes :
- Un champ d'application plus étendu (prise en
compte des transports en pontée et des transports d'animaux vivants).
- Une extension de la période couverte par le
contrat de transport (de la prise en charge à la livraison).
- Un système de responsabilité basé sur une
présomption de faute du transporteur.
- L'introduction de la responsabilité du fait du
retard.
- La suppression de tous les cas exceptés
d'exonération du transporteur sauf le cas d'incendie non fautif.
- La majoration des limites de réparation.
- Une augmentation du délai de prescription de l'action en responsabilité.
En réaction contre le système
minimaliste de la
Convention de Bruxelles, les auteurs des règles
de Hambourg ont opté pour un élargissement du domaine des règles
impératives devant encadrer les rapports des parties au contrat de transport
maritime. Pour ce faire ils mettent en place des critères d'application
multiples. Les règles sont non seulement applicables à tous transport par mer
entre deux Etats différents lorsque le port de chargement ou le port de
déchargement est situé dans un Etat partie mais encore à tous transports dont
« le connaissement, ou un autre document faisant preuve du contrat de
transport […], est émis dans un Etat contractant».
Les règles de responsabilité ont,
elles aussi, été revisitées. Alors que les règles
de La Haye-Visby prévoient une responsabilité objective du
transporteur maritime qui peut s'exonérer en invoquant l'un des cas exceptés
limitativement énumérés, les règles
de Hambourg basent le système de responsabilité sur une présomption
de faute dont le transporteur peut
apporter la preuve contraire en démontrant que "lui-même, ses préposés ou
mandataires ont pris toutes les mesures qui pouvaient raisonnablement être
exigées pour éviter l'évènement et ses conséquences" .
Selon les règles
de La Haye-Visby, le destinataire qui constate, à la livraison, des
pertes ou avaries, doit en aviser le transporteur immédiatement lorsqu'elles
sont apparentes et dispose de sept jours si elles ne sont pas apparentes. Les
règles de Hambourg étendent ces délais respectivement à un jour ouvrable et
quinze jours (jours fériés compris).
Le délai de prescription des actions
en responsabilité nées du contrat de transport maritime est augmenté et passe
de un an pour les règles
de La Haye-Visby, à deux ans dans les règles de Hambourg.
Les règles
de Hambourg sont entrées en vigueur le 1er novembre 1992 quand le
nombre de ratification fût atteint. Pourtant elles n'ont jamais eu le succès
escompté. Aujourd'hui, 29 Etats, représentant moins de 1% de la flotte
mondiale, en sont parties, dont sept sont enclavés.
Les Etats parties sont en majorité
africains et méditerranéens. Les transporteurs ayant des lignes régulières avec
ses régions du globe sont donc quotidiennement confrontés à ses règles qui ont
valeur impérative.
Si les règles
de Hambourg aspirent à supplanter les règles
de La Haye-Visby, il est d'autres normes qui n'ont aucunement cette
ambition, mais qui peuvent entrer en conflit avec elles. C'est le cas de certaines
législations nationales.
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