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Les avaries maritimes (communes et particulières) |
Cet article
vous est proposé Par Jaques Olivier MBOM, Ingénieur logistique. Avec la
collaboration rédactionelle de Gaston Roland NGOOH, Directeur des recherches.
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Malgré tous les progrès enregistrés dans le domaine de la
navigation maritime, le voyage par mer comporte nécessairement différents
risques (casse, mouille, naufrage, échouement…). Théoriquement, l’ensemble des
risques subis au cours d’une opération de transport est connu sous le vocable de « avaries dommages ». La notion d’avarie prend un sens différent d’un mode de transport
à l’autre, notamment, pour ce qui concerne la nature même des dommages, la
responsabilité du transporteur et enfin la prise en charge des
réparations.
En matière de transport terrestre par exemple, les dommages qui surviennent à une chose à la
suite d’un incident sont à la charge de celui qui possède la chose sinistrée
conformément à la formule latine du RES PERIT DOMINO.
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Au cours du transport, le
transporteur, détenteur de la marchandise avariée est donc présumé responsable
et prend seul, en sa charge, la réparation des dommages. Sa responsabilité n’est
dégagée que s’il parvient à prouver qu’il a pris toutes les précautions
nécessaires pour que les marchandises arrivent en bon état.
En droit maritime au contraire, s’il existe des dommages qui
sont soufferts seulement par le détenteur d’une chose, il peut également se
trouver des dommages qui sont endossées par toutes les personnes impliquées
dans le voyage par mer. La responsabilité du transporteur n’est donc pas mise
en jeu dans tous les cas.
Le droit maritime, accorde à l’avarie un sens beaucoup plus
large. La notion d’avarie maritime intègre non seulement les dommages matériels
au navire et à sa cargaison, mais aussi et surtout certaines dépenses
accidentelles engagées pendant le voyage en faveur du navire et/ou de sa
cargaison. Ainsi selon les cas, les avaries maritimes peuvent se décliner en deux
classes :
- Classe
1 : les avaries
simples ou particulières ;
- Classe
2 : les avaries
grosses ou communes.
A- Les avaries simples ou particulières
Ce sont les dommages les dommages uniquement soufferts par
le propriétaire de la marchandise. Il supporte seul les charges de réparation
ou d’entretien des marchandises avariées. Il s’agit :
- Au
cours du transport : de vol, casse, perte de qualité ou de quantité due au
désarrimage, souillure, imprégnation, odeur par contact ou voisinage avec
d'autres marchandises, détériorations de toutes formes résultant de
l'humidité des cales, vol etc ;
- Au
cours des opérations de manutention : (Chargement à bord, manipulation en cale, déchargement,
transbordement, etc.) des casses, chutes d’objets, salissures,
détérioration de l’emballage…
Dans la suite de cet article, il sera question de mettre en
lumière quelques aspects théoriques et juridiques de la notion d’avarie commune
au sens du droit du transport maritime.
B- Approche conceptuelle de la notion d’avarie commune
Cette notion regroupe deux termes différents : avarie
et commune.
De façon générale, le dictionnaire encyclopédique WIKIPEDIA
définit l’avarie comme toute espèce de détérioration survenue à
des objets. L’adjectif commun(e) quand à lui, se dit de quelque
chose qui se rapporte à tous ou à plusieurs. Littéralement, on peut donc
définir l’avarie commune comme toute espèce de détérioration
survenue à des objets et se rapportant à tous ou à plusieurs.
Dans le strict sens du transport maritime, cette définition
n’est pas tout à fait satisfaisante. On pourrait donc plus tôt retenir que
l’avarie commune est une règle exclusive du droit maritime, qui a pour but de
répartir entre les propriétaires du navire et de la cargaison, les sacrifices
(dommages ou dépenses), résultant de mesures volontairement, raisonnablement et
utilement prises par le capitaine d’un navire pour le salut commun lors d’un
voyage.
C- Les conditions de l’avarie commune
Pour qu’une avarie maritime puisse être qualifiée d’avarie
commune, il faut qu’il y ait :
- Un
danger réel ;
C’est-à-dire un évènement mettant en péril le voyage
- Un
sacrifice volontaire ; C’est-à-dire l’abandon d’une partie de la
marchandises ou de l’équipement du navire, des dépenses extraordinaires…
- Un
intérêt commun ; c'est-à-dire la recherche du salut de la propriété de tous
les intéressés au voyage
- Un
résultat utile ; c'est-à-dire qu’enfin de compte, au moins une partie de la
cargaison ou le navire doit être sauvé
Si une seule de ces conditions n’est pas respectée, un
sinistre quelconque ne peut être qualifié d’avarie commune. Les dommages aux
marchandises seront alors tous qualifiés d’avaries particulières. Au sens
légal, la couverture
contre l’avarie commune découle d’une disposition contractuelle du titre
de transport – le contrat d’affrètement ou le connaissement, qui
renvoie aux règles
d’York et d’Anvers dont la dernière édition date de
juin 2004.
D- la mise en place d’une couverture contre l’avarie commune
Il existe deux principaux modes d’assurances des
marchandises en transport maritime :
- L’assurance Franc D’avaries Particulières (Fap sauf…) ;
- L’assurance Tous Risques.
Ces
deux types de garanties en assurance maritime sont plus clairement expliqués
dans l’article : Assurance
du transport principal. Bien évidemment, les parties sont
libres de convenir de modes hybrides sur la base de closiers types mis à leur
disposition et en fonction des spécificités de leurs activités.
Bien que fondamentalement différentes l’une de l’autre du
point de vue de l’étendue des couvertures offertes, ces deux formules
d’assurance prennent néanmoins en charge, et ce dans les mêmes conditions, le
risque d’avaries communes. Ainsi, pour se prémunir contre tout risque d’avaries
communes, il suffit de souscrire une police d’assurance en FAP sauf… ou Tous
Risques lors de tout transport effectué par voie maritime.
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