|
Assurance du transport
principal
|
La logistique internationale repose essentiellement sur la gestion des flux
de personnes et de marchandises à l’échelle internationale. Pour le cas
particulier de la vente à l’international, les différentes opérations
auxquelles sont soumissent les marchandises au cours de leur acheminement les
exposent à de nombreux risques. Les dommages et les pertes peuvent être
moindre, mais aussi élevé et entrainant parfois des préjudices immenses sur le
plan financier. Afin de se mettre à l’abri d’un tel risque, la solution est
d’assurer ses marchandises. Pour de nombreuses législations, il s’agit d’une
obligation.
L’assurance est un contrat selon
lequel une partie, l'assureur, accepte en contrepartie du paiement d'une prime,
de rembourser une autre partie, l'assuré, pour des pertes subies ou pour sa
responsabilité ayant entraîné des pertes causées par des risques spécifiques et
à un objet défini.
|
|
|
|
A- Prise en
charge des risques du transport principal
Rappelons-nous qu’au départ d’un achat à l’international,
seul un contrat de vente lie l’acheteur et le fournisseur de la marchandise.
C’est généralement au moment de la conclusion du contrat de vente que se
négocient et repartissent les responsabilités. Parmi celles-ci, la désignation
de la partie qui prendra à sa charge la couverture des risques liés au
transport principal.
Bien que n’étant pas obligatoire, l’utilisation des incoterms (termes
de vente à l’international) apporte une solution simple à
cette question. Les incoterms en effet permettent de désigner laquelle des deux
parties (importateur ou exportateur) devra souscrire une police d’assurance
mais également supporter les risques du transport.
- Pour
les incoterms de vente au départ, les
risques du transport sont totalement à la charge de l’importateur. Ce
dernier peut dans certains cas demander à son fournisseur de souscrire un
contrat d’assurance (Incoterms CIF, CIP). Le fournisseur facture cette
prime et envoie le certificat d’assurance à l’importateur.
Dès lors qu’on a désigné la partie que supportera les
risques du transport (vendeur ou acheteur), la seconde étape est le choix de la
police d’assurance. Les principaux éléments qui influencent ce choix sont :
- La
quantité de marchandises à transporter ;
- La
valeur de ces marchandises ;
- La
fréquence des expéditions sur une période annuelle.
B- Les types
de polices d’assurances du transport principal
La police d’assurance est un acte
remis au souscripteur par la société d'assurances et qui établit les conditions
du contrat d'assurance. C’est la preuve matérielle du contrat passé entre
l'assureur et l'assuré. La police d'assurance matérialise donc l'accord des
deux parties, l'assureur et l'assuré, signataires du contrat.
Selon la taille et la fréquence des flux gérés entre les
deux partenaires commerciaux, le choix peut être fait entre une police
« Tiers Chargeur », une police « au voyage », une police
« d’abonnement » et une police « à alimenter ».
B1- La police « Tiers chargeur »
Elle est très utilisée par les particuliers, les PME/PMI. Il
s’agit d’un contrat dans lequel le vendeur ou l’acheteur demande au
transporteur de mettre à sa disposition sa propre police d’assurance moyennant
le versement d’une prime. L’assurance du
transporteur couvre alors la marchandise. En cas de dommage, il reviendra au
transporteur de constituer un dossier de réclamation. Ce qui dispense son
donneur d’ordre de nombreuses formalités.
Cependant, le contrat d’assurance conclu par l’intermédiaire
du transporteur présente une limite car sa responsabilité en cas de sinistre
est encadrée et limitée par les conventions internationales.
Voir : Assurances, limites
de la responsabilité du transporteur
B2- La police « au voyage »
Elle est utilisée dans le cas d’un affrètement (location
d’un véhicule de transport) et surtout pratique pour des expéditions isolées.
La police au voyage permet au chargeur (représentant du vendeur ou de
l’acheteur) de souscrire un contrat d’assurance directement auprès d’une
compagnie d’assurance pour chaque voyage et pour des risques bien définis.
B3- La police " à alimenter "
Il s’agit d’un contrat d'assurance souscrit par un
importateur ou un exportateur directement auprès d’une compagnie d’assurance, pour
couvrir plusieurs envois de même nature et dont la valeur globale est connue.
Cependant, les dates exactes de départ, les modes de transport et la valeur de
chaque expédition ne peuvent être déterminée à l'avance. Ces informations sont
communiquées par l'expéditeur à l'assureur en annexe de la police lors de
chaque envoi. La police à alimenter convient pour l'exécution de marchés d'importation/exportation
importants; elle est parfois appelé police « à éteindre ».
B4-
La police " d'abonnement "
Encore appelée police « flottante », c’est
une solution très souvent retenue par les grandes entreprises qui souhaitent
faire couvrir par un seul assureur la totalité de leurs importations et
exportations. La police d’abonnement est directement souscrite auprès d’une
compagnie d’assurance pour une période donnée (généralement annuelle). Elle
couvre systématiquement tous les envois faits par le même client (chargeur,
acheteur, vendeur) quels que soient les produits, les modes de transport et les
lieux de départ.
NB : Pour le cas particulier des polices « à
alimenter » et « d'abonnement », deux clauses sont à considérer
dans le contrat :
- Le
plein :
il s’agit de déterminer la valeur ou la quantité maximum de marchandises que
le souscripteur du contrat est autorisé à expédier par voyage et par mode
de transport.
- La
franchise :
Clause où est inscrit le montant de la perte (jugée dérisoire) pour lequel
l’assuré est responsable. Il s’agit de l’exclusion des sinistres
inférieurs à une certaine somme fixée à l'avance. Si les pertes subies
sont inférieur ou égales à cette somme, c’est le souscripteur du contrat
qui supporte le risque. L’assureur ne s’engage que pour un préjudice
supérieur à ce montant.
Voir aussi : les clauses
contractuelles de la police d’assurance.
C- Les types
de garanties
La garantie est un engagement pris par la compagnie
d’assurance de répondre à l’exécution de ses obligations contractuelles dans le
cas où l’événement assuré venait à se réaliser. Les risques couverts ainsi que
la durée de la garantie sont clairement mentionnés dans le contrat.
Selon le mode de transport, la destination des marchandises,
la nature des risques encourus durant le trajet et au cours du transport, le
choix peut se porter pour une garantie « FAP Sauf… », Une garantie « Tout
risques » et enfin une garantie « Risques de guerre et
assimilés ».
C1- La garantie « FAP SAUF… »
FAP = Franc d’Avaries particulières. Lorsque l’on utilise
l’expression « FAP Sauf…», cela signifie que la garantie ne couvre les
marchandises endommagées que dans le cas où la cause des dommages figure dans
la liste des causes limitativement énumérées au contrat. Il s’agit en général des risques majeurs,
naufrage, abordage, incendie, chute du colis en cours de chargement et l'avarie
commune. Les risques de mouille, de vol, d'écrasement sont quant à eux exclus.
Les termes « FAP Sauf… » est utilisé en transport
maritime. Pour les transports aériens et terrestres, on parle plus de garantie
« Accident caractérisé » qui couvre les risques majeurs
limitativement énumérés dans le contrat d’assurance.
Pour tout complément d’information sur les avaries, voir
l’article : Assurance et notion
de risque
C2- La garantie « TOUS
RISQUES »
Aussi la plus utilisée, cette garantie a la particularité de
couvrir tous les risques de magasin à magasin incluant le pré acheminement et
le post acheminement terrestre. Elle s’applique indifféremment aux transports
aériens, maritimes et terrestres. Outre l’avarie commune, la garantie FAP Sauf
couvre aussi les dommages et pertes matérielles subis par les marchandises (Vol,
écrasement, casses…). Mais attention ! Cette formule ne garantie pas tous
les risques dans tous les cas.
C3- La garantie « Risques
de guerre et assimilés »
Les risques de guerre et assimilés sont toujours couverts séparément des autres. Dans le cas
d’espèce, la police d’assurance fait l'objet d'une tarification particulière
moyennant des primes plus élevées et proportionnelles aux risques. Sont
couverts par cette garantie : les actes de sabotage, de piraterie, les
torpillages … Elle s’applique indifféremment aux transports aériens, maritimes
et terrestres.
|
|