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Avaries communes et processus d’indemnisation |
Cet article
vous est proposé Par Jaques Olivier MBOM, Ingénieur logistique. Avec la
collaboration rédactionelle de Gaston Roland NGOOH, Directeur des recherches.
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Dans l’article sur les avaries maritimes, les notions
d’avaries particulières et avaries communes ont été abordées et chacun de ces
termes a été clairement défini dans le sens propre du transport maritime. Nous
y avons aussi expliqué les différentes conditions d’avaries communes. Dans le
présent article, il est uniquement question d’étudier les modes de règlement de
l’avarie commune, ainsi que les avantages et limites de la garantie d’avaries
communes.
A- le règlement de l’avarie commune
Sauf très rares exceptions, les règlements d’avaries
communes sont établis conformément aux dispositions des règles
d’York et d’Anvers. Ces
règles sont conventionnelles et d’usage courant et international. La
quasi-totalité des contrats de transport et d’affrètement s’y réfèrent.
Ainsi, en cas de réalisation d’une avarie commune, le
processus d’indemnisation des victimes se compose des principales étapes
suivantes :
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- Le
recueil des justificatifs de dépenses (factures, notes de frais …)
- la
comparaison entre valeurs perdues (ou les frais) et valeurs sauvées
va déterminer un taux qui une fois appliqué aux valeurs concernées va
fixer la contribution de chaque partie à l’avarie.
- L’information
des parties concernées (mettre tout le monde au courant)
- Le
recueil des garanties de paiement des contributions (garanties bancaires,
engagement des assureurs…)
- La
collecte éventuelle des contributions provisoires (en nature ou en
valeurs)
- La
qualification et l’évaluation exacte du sinistre par des experts
- Le
cas échéant, le paiement des contributions définitives supplémentaires ou
les remboursement des trop perçus (Dans l’hypothèse ou la contribution
définitive est différente de la contribution provisoire)
- L’indemnisation
des parties
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La répartition des sacrifices entre le navire et la
cargaison est faite par un expert répartiteur d’avarie commune ou dispacheur,
généralement désigné par l’armateur ou par le transporteur. Il établit un
règlement d’avarie commune qui fixe le montant des admissions et celui des
contributions dues par chacun des intéressés. Ces contributions d’avaries
peuvent être provisoires ou définitives.
A la clôture du règlement d’avaries communes, la
contribution définitive est indiquée aux intéressés. En cas de différence avec
la contribution provisoire, un versement supplémentaire est réclamé aux
intéressés si la contribution provisoire est inférieure à la définitive. Sinon
le trop perçu est remboursé.
Il est important de noter ici que, l’intérêt pour les
parties d’avoir souscrit une police
d’assurance est que celle-ci prend en charge la contribution
d’avarie qui sera déterminée. Sinon, la partie en question devra payer de sa
propre poche la contribution qui peut parfois être terriblement lourde.
B- Notions de contributions provisoires et contributions
définitives
On parle de contribution provisoire lorsque, du fait
de la complexité du calcul des contributions nettes aux avaries communes, l’armateur
impose un montant approximatif aux intéressés à l’arrivée du navire afin de
libérer leurs marchandises sauvées. De nos jours, dans la très grande majorité
des cas, les armateurs acceptent l’engagement de l’assureur à régler la
contribution nette au moment venu en lieu et place de la contribution
provisoire.
Au contraire, la contribution définitive est celle qui est
calculée en fin d’opération et qui est effectivement versée par les parties
engagée.
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Exemple d’illustration
Dans un voyage par mer les personnes engagées dans
l’aventure sont les chargeurs et l’armateur. En cas d’avarie commune, tout le
monde contribue à réparer la perte. Après les contributions, on versera une
indemnité à ceux qui ont effectivement perdu quelque chose.
EX : soit un voyage avec 3 cartons valant 1 000 USD
chacun appartenant à 3 chargeurs X, Y et Z et le navire valant 1 000 USD
aussi. A la suite d’un évènement de mer, le capitaine de navire jette à la mer
le carton de X. Donc à l’arrivée il reste les cartons de Y et Z ainsi que le
navire.
L’avarie étant de caractère commun, toutes les parties
contribuent à la réparation du dommage. La perte est donc de 1 000 USD, pour rembourser à X son carton,
on va prélever 1/4 * 1000 à toutes les parties engagée dans le voyage (X, Y, Z
et le propriétaire du navire) : ce sont les contributions.
NB :
Toutes les parties contribuent à la
réparation du dommage y compris les victimes.
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C– Avantages et limites de la garantie d’avaries communes
Comme avantage on peut retenir que l’application de l’avarie
commune permet la dilution de l’effet d’un dommage survenu dans le cadre d’un
voyage maritime. Elle permet ainsi aux sinistrés au sens strict (ceux dont les
articles ont effectivement subis des dommages) de mieux en supporter les conséquences.
Par ailleurs, elle responsabilise d’avantage l’équipage du navire, notamment le
capitaine sur la responsabilité qui est la sienne.
En effet, en cas d’erreur de sa part, l’équipage n’aura pas
à faire à un, mais à tous les chargeurs et leurs assureurs ainsi qu’à
l’armateur lui-même. D’un autre côté, le capitaine est soulagé d’un choix trop
lourd de déterminer quelle marchandise ou quel équipement sacrifier puisque
dans tous les cas, l’ensemble des parties au voyage sera concerné.
Malheureusement, l’avarie commune est une œuvre humaine et en tant que telle,
elle est imparfaite.
Comme limite, nous avons déjà pu constater que les
mécanismes de détermination des contributions d’avaries communes sont tellement
complexes que la plus part des usagers du commerce maritime n’ont pas de
véritable moyen de vérification des évaluations faites par les experts. Par
ailleurs, en pratique, il est très souvent observé une forte disproportion
entre la contribution des navires et celle des marchandises dans le calcul des
contributions d’avaries communes.
Généralement, la marchandise supporte une plus forte part
d’avarie que les navires (cétéris paribus).On parle de l’application des
coefficients multiplicateurs. Cet état des choses peut être perçu comme une
injustice quand on sait que chargeurs et armateurs prennent tous les mêmes
risques dans les opérations maritimes.
D’autre part, la notion d’avarie commune aujourd’hui est
limitée au seul transport maritime alors que celle ci pourrait tout aussi bien
trouver son sens dans les transports terrestres ou même aériens. De même,
l’avarie commune dans sa forme actuelle, agit indifféremment selon que l’on
soit dans le cadre d’une FAP Sauf ou d’une Tous Risques. Cela peut paraître
disproportionné quand on sait que les taux de prime entre ces deux formules
d’assurance sont aux antipodes l’un de l’autre. Pour finir, l’origine de
l’avarie commune est assez ancienne. Depuis le temps, les réalités techniques,
économiques et autres ont changé. Dès lors, une question fondamentale
s’imposent : cette notion est t’elle encore de mise aujourd’hui ?
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