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Forum sur les
transports et la logistique en Afrique Centrale
Rapport Final du Forum sur les transports et la
logistique en Afrique Centrale, dans le cadre des Accords de Partenariat
Economique (APE). Brazzaville, 26-27 février 2009
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I.
INTRODUCTION
Les
26 et 27 février 2009, s’est tenu à Brazzaville (Congo), au siège de la Banque de
Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), un Forum international
sur les transports et la logistique en Afrique Centrale dans le cadre des
Accords de Partenariat Economique (APE).
Ce
Forum a été organisé par la BDEAC, en partenariat avec l’Organisation Internationale
de la Francophonie (OIF) et le Forum Francophone des Affaires (FFA).
80
participants représentant les pays de l’Afrique Centrale et les institutions internationales
y ont pris part.
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II.
CEREMONIE D’OUVERTURE ET SESSION PLENIERE
La
cérémonie d’ouverture a été marquée par l’allocution de Monsieur Anicet Georges
DOLOGUELE, Président de la BDEAC et le discours d’ouverture de S.E. Emile
OUOSSO, Ministre des Transports et de l’Aviation Civile de la République du
Congo.
La
session plénière qui a suivi a porté sur trois présentations :
· la situation
actuelle du secteur des transports en Afrique Centrale ;
Cette
introduction liminaire a permis d’avoir une cartographie de l’ensemble des cinq
secteurs d’infrastructure de transport en Afrique Centrale et les problématiques
actuelles dont :
(i)
un réseau dominé par le transport routier,
(ii)
un réseau routier peu bitumé,
(iii)
un réseau ferroviaire faible,
(iv)
un transport par voies d’eau intérieures en difficulté et aux possibilités
d’intégration physique peu exploitées,
(v)
un transport maritime caractérisé par un cabotage marginal,
(vi)
un transport aérien peu performant et cher et (vii) une facilitation de
transport et de transit qui peine à se mettre en place
La
Synthèse de la situation des transports en Afrique Centrale a mis en évidence certaines
entraves au développement.
· Le Fonds Régional
de l’Accord de Partenariat Economique (FORAPE) : un instrument adapté pour le
financement des infrastructures de transport en Afrique Centrale ?
A
travers ce thème, les participants ont pris connaissance de la mise en place du
FORAPE et des possibilités de financement qui seront offertes aux Etats à
travers cette facilité. En conséquence, le Fonds contribuera à l’amélioration
des infrastructures de transport dans la sous-région, en complément des
instruments actuels.
· Le financement des
infrastructures en Afrique Centrale ;
A
travers cette présentation, l’Agence Française de Développement (AFD) a précisé
que ses engagements dans le secteur des transports sont croissants et représentent
environ 20% du total des engagements en 2008, avec une part prépondérante en
Afrique Sub-saharienne.
Les
enjeux pour les pays en développement sont majeurs, en particulier en Afrique Centrale.
Le
mixage de produits (subventions, prêts, garanties) peut être nécessaire sur un même
projet en fonction de son objet et de la nature bénéficiaire. Enfin, La réduction
de l’empreinte climatique de la mobilité urbaine a été évoquée.
Au
terme de la session plénière, les travaux se sont poursuivis en deux ateliers :
le premier a porté sur les infrastructures de transport et la logistique en
Afrique Centrale et le deuxième sur l’industrie du transport en Afrique
Centrale.
III
ATELIER 1 : INFRASTRUCTURE ET LOGISTIQUE
L’atelier
a consisté en la présentation de quatre exposés suivis de débats :
III.1
Exposé n°1 : l’intégration sous-régionale par les infrastructures de transport
La
présentation a porté sur la stratégie communautaire en matière de développement
des infrastructures de transport, à travers notamment le Plan Directeur
Consensuel des Transports en Afrique Centrale (PDCT-AC). Il ressort que la
réussite de ce Plan requiert les actions suivantes :
- une
meilleure appropriation des programmes régionaux par les Etats, par l’inscription
du PDCT-AC dans leurs programmes de développement prioritaires et la mise en
place des Comités Nationaux du PDCT-AC ;
- un
plus grand dynamisme et une meilleure compétitivité du secteur privé national et
sous-régional ;
- une
mobilisation plus importante des ressources financières au niveau national et sous-régional,
afin de bénéficier de l’effet de levier subséquent.
III.2
Exposé n°2 : le financement de l’entretien des réseaux routiers en Afrique Centrale
: l’exemple des Fonds d’Entretien Routier (FER)
La
présentation a porté sur l’expérience des Fonds d’Entretien Routier (FER) dans le
financement de l’entretien routier en Afrique Centrale. Il ressort de cette présentation
que :
- les
ressources actuellement mobilisées dans la zone CEMAC ne couvrent qu’une partie
des besoins estimés, ce qui ne permet pas d’assurer un entretien efficace des réseaux
routiers ;
- une
harmonisation des mécanismes de tarification et de collecte des recettes est nécessaire
pour que l’ensemble du réseau routier consensuel soit correctement entretenu ;
- une
réflexion est à mener pour améliorer les systèmes actuels de collecte des recettes
et pour identifier d’autres types de ressources, afin de pouvoir couvrir tous les
besoins ;
- une
plus grande autonomie des FER dans la collecte des recettes, la planification
et la gestion de l’entretien routier est indispensable.
III.3
Exposé n°3 : Perspectives de création des plateformes multimodales et des ports
secs dans l’hinterland et la logistique, les transports intermodaux ou multimodaux,
les nouvelles technologies de tracking des unités mobiles
A
travers cette présentation, les participants ont pris connaissance des
difficultés du système de transports dans la sous-région et des incidences sur
les coûts. A cet égard :
- l’Afrique
Centrale est la sous-région où les prix de transport sont les plus élevés au monde,
liés principalement à la vétusté du matériel de transport, aux infrastructures
peu performantes et aux tracasseries administratives ;
- plusieurs
accords régionaux de transit et facilitation de transport ont été signés, mais
ne sont pas toujours appliqués ;
- un
plus grand accès au marché des transports pourrait contribuer à améliorer les conditions
de transport et à réduire les prix ;
- des
initiatives sont en cours pour améliorer les mécanismes de facilitation des transports
et du transit, mais un appui politique fort contribuerait à les concrétiser davantage.
III.4
Exposé n°4 : la logistique de distribution des médicaments : Enseignements pour
l’Afrique
La
présentation a porté sur les stratégies à mettre en place pour que les pays de l’Afrique
Centrale puissent optimiser leurs systèmes de distribution de médicaments, en
ayant recours à une logistique adéquate. Ainsi, dans le cadre des APE, il
pourrait être indiqué de créer des synergies entre partenaires africains et européens,
pour bénéficier des systèmes d’ingénierie dans la logistique et même dans
d’autres domaines.
IV.
ATELIER 2 : L’INDUSTRIE DU TRANSPORT EN AFRIQUE CENTRALE
L’atelier
a consisté en la présentation de cinq exposés suivis de débats :
IV.1
Exposé n°1 : l’expertise de la RATP à l’international et les évolutions actuelles
du transport public dans le monde
La
présentation a édifié les participants sur les réalisations de la RATP aussi
bien en France qu’à l’international, à travers des partenariats public/privés.
L’assistance a également suivi la présentation du projet de transport urbain
par voie ferrée actuellement en cours d’exécution en Afrique du Sud.
IV.2
Exposé n°2 : les compagnies de chemin de fer en Afrique Centrale : situation
actuelle et stratégies pour l’amélioration du transport de marchandises et de
personnes – Cas du chemin de fer Congo-Océan (CFCO)
La
présentation a porté sur les difficultés rencontrées par les chemins de fer en Afrique
Centrale et les solutions adoptées pour y remédier. Il ressort que les chemins
de fer sont un outil important pour le transport de masse, mais qui nécessite
de gros investissements aussi bien pour l’infrastructure que pour le matériel
roulant. Il a été expressément demandé aux bailleurs de fonds de soutenir fortement
les efforts des pouvoirs publics dans l’amélioration de la gestion et la réhabilitation
des réseaux ferroviaires en Afrique Centrale.
IV.3
Exposé n°3 : la compagnie Air CEMAC : une solution pour l’amélioration du
transport aérien en Afrique Centrale ?
Les
participants ont pris connaissance des difficultés du transport aérien en Afrique
Centrale et des causes qui ont entraîné la faillite des compagnies nationales
et régionales. Ils ont ensuite été édifiés sur le positionnement futur de la compagnie
Air CEMAC et des acquis actuels dans la perspective d’un démarrage des
activités. Il reste toutefois plusieurs étapes importantes, à savoir :
- le
choix du partenaire stratégique technique ;
- la
détermination du lieu de siège de la compagnie ;
- la
mobilisation des parts sociales réservées au secteur privé. La BDEAC est chargée
de mener cette activité.
Afin
d’assurer une plus grande rentabilité de la compagnie, les participants ont proposé
que la compagnie soit étendue à l’ensemble des pays de la CEEAC, comme c’est le
cas pour le PDCT-AC et que la compagnie communautaire soit insérée dans les
accords sur les services aériens.
IV.4
Exposé n°4 : le transport maritime et le cabotage inter-côtier en Afrique Centrale
: défis et perspectives pour une véritable intégration sous-régionale
La
présentation a porté sur l’expérience des compagnies de navigation des pays de la
sous-région, les potentialités du secteur et son impact sur l’intégration sous
régionale Il ressort de cette présentation que :
- le
secteur des transports tous modes confondus représente 25 à 40% des investissements
publics, mais ne participe au PIB des Etats qu’à hauteur de 5 à 10%, ce qui
reste très marginal ;
- le
cabotage sous-régional présente une valeur économique certaine. Toutefois, les moyens
ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins actuels estimés à 50.000 tonnes
par an, pour une capacité d’à peine 25.000 tonnes ;
- des
investissements sont nécessaires pour permettre le développement des activités de
cabotage sous-régional, pour bénéficier des atouts naturels de la sous-région, notamment
la stabilité du plan d’eau et l’absence de grandes perturbations météorologiques
;
- des
réflexions devraient être menées pour proposer des solutions fortes aux pouvoirs
publics. Il pourrait s’agir soit de créer une compagnie sous-régionale, soit de
renforcer les compagnies nationales et créer une plus grande synergie entre elles.
IV.4
Exposé n°5 : le transport fluvial et lagunaire en Afrique Centrale : Bassindu
Congo – Navigation Intérieure – Défis et perspectives en cours
Les
participants ont suivi la présentation de la problématique de la navigation intérieure
dans le bassin du Congo. Il en découle que les principales difficultés proviennent
de l’ensablement des ports, du manque d’entretien des voies navigables dû à
l’insuffisance des moyens, de la présence des épaves, de la formation de bancs
de sable qui limitent les plans d’eau, de la vétusté des infrastructures et
équipements portuaires et de la prolifération du transport de substitution.
V.
RECOMMANDATIONS
1)
En vue d’une utilisation efficiente du FORAPE, il est nécessaire de :
- Promouvoir
et renforcer une mobilisation plus importante des fonds aux niveaux nationaux ;
- Permettre
une appropriation des projets APE et /ou PDCT par les Etats membres ;
- Harmoniser
le cadre juridique pour favoriser les PPP
2)
les fonds mobilisés pour l’entretien routier ne représentant que 25 % des fonds
nécessaires à l’entretien des routes en Afrique Centrale, il est recommandé de
:
- Etudier
la possibilité de création d’un Fonds Routier Régional (piste de réflexion) dans
le prolongement des FER nationaux existants ;
- Mener
une réflexion le sens de l’amélioration du système de collecte de recettes et l’identification
de nouvelles sources de financement.
3)
s’agissant de l’utilisation des NTIC et du tracking électronique par GPS des
unités mobiles et des containers sur le territoire et traçabilité des documents
de transport, il est utile d’envisager un suivi accru des containers par un
système de tracking GPR/GPRS et RFID
4)
Pour harmoniser les procédures douanières et la compatibilité des systèmes
informatiques et pallier en partie la problématique des coûts élevés de
transports, il convient de rendre plus performants les mécanismes de
facilitation de transit et de transport.
5)
Dans le cadre de la lutte contre la fraude - insécurité - piraterie et afin de
rassurer les administrations douanières, la mise en place d’un fonds de
garantie du transit régional est souhaitable.
6)
Afin de pallier les difficultés de transports des médicaments et permettre
l’accessibilité des médicaments aux populations rurales, il est opportun
d’envisager :
- une
amélioration de la gestion de la chaîne logistique intégrée (Supply Chain Management)
entre les moyens de transports et l’approvisionnement / distribution des médicaments
sur l’Afrique Centrale ;
- le
financement des pistes rurales.
7)
dans le souci de généraliser la distribution des médicaments génériques dans la
sous-région, dans le cadre des APE, une synergie plus importante doit être mise
en œuvre entre les pays d’Afrique Centrale et les pays européens en vue d’un
transfert de technologie.
8)
Renforcer le Partenariat Public Privé en vue de résoudre les problèmes de
transports urbains en Afrique Centrale à l’instar de la RATP.
9)
Inviter les bailleurs à soutenir les efforts déployés par les pouvoirs publics
dans la réhabilitation et la maintenance du réseau ferroviaire
10)
Ouvrir si possible Air CEMAC à l’ensemble des pays de la CEEAC en vue d’une
plus grande rentabilité de son exploitation et l’insertion de la compagnie
communautaire dans les accords sur les services aériens.
11)
Inviter les bailleurs de fonds à financer une étude d’actualisation pour le
développement des activités de cabotage sous-régional.
12)
Faire des études dans le cadre du FORAPE pour améliorer la sécurité et la
sûreté sur le réseau sous-régional, en raison des problèmes de sécurité
constatés sur le réseau fluvial
13)
Relancer l’étude du barrage de soutien d’étiage et d’hydro-électricité sur le
site de Palambo (République Centrafricaine)
14)
Appuyer le secteur fluvial pour la réhabilitation des barges et unités de
transports de passagers.
15)
Réhabiliter les plateformes et équipements portuaires.
16)
Procéder à une étude sédimentologique du bassin Pool Malebo.
17)
renforcer les capacités de la Régie des Voies Fluviales et du GIE Seven.
18)
Renforcer les capacités dans les opérations de dragages et les unités de
dragages de l’Oubangui, pour la rendre navigable en toutes saisons.
Fait
à Brazzaville, le 27 février 2009.
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