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Transport et développement durable
D’après les travaux de Jacques Olivier MBOM
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Transporter
c’est déplacer, généralement à l’aide d’un véhicule, les biens et les hommes
lorsque nécessaire. Or, le développement est considéré comme durable dès lors
qu’il assure la satisfaction des besoins des générations présentes sans
compromettre la capacité des futures à en faire de même. Ainsi, s’interroger
sur le lien entre ces deux notions, c’est simplement se poser la question de
savoir quel est l’effet des transports sur l’économie, l’environnement, la
santé et plus généralement le bien-être des populations à court, moyen, long et très long terme. |
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Sur le plan économique, on notera tout d’abord que le développement ne consiste pas en un simple
phénomène d’accroissement du niveau des richesses générées par une société. En
effet, l’enrichissement ainsi décrit lorsqu’il est soutenu et significatif sur
une certaine période constitue la croissance. Pour que celle-ci devienne
développement, il doit exister une passerelle nommée bonne gouvernance par
laquelle la richesse est investie dans des projets sociaux qui profitent au
plus grand nombre (emploi, infrastructures, santé, éducation…).Dans ce
contexte, comprendre le lien entre transport et développement c’est d’abord
comprendre le lien entre transport et croissance. Or, le transport dans toutes
ses formes est une activité génératrice de richesses notamment par
l’investissement créateur d’emploi, d’impôt, de consommation et autres.
Cependant, par les accidents et la pollution notamment sonore et olfactive, il
peut être source d’appauvrissement pour les Etats dans le cadre des politiques
de santé publique et aussi pour les individus par les soins hospitaliers et
pertes de revenus dus aux arrêts d’activités qu’il peut engendrer.
Sur le plan environnemental, s’il est vrai que transport est générateur d’infrastructures telles que
les routes, ponts et autres qui embellissent les espaces urbains et ruraux
lorsqu’ils sont bien réalisés, on ne peut pour autant ignorer les effets
néfastes de la pollution sur les écosystèmes et la couche d’ozone ainsi que les
conséquences du développement des infrastructures notamment par le déboisement
des forêts et autres défiguration des paysages naturels.
Sur le plan de la santé, il est établit que les accidents et pollutions sont quelques-unes des
conséquences négatives des transports sur le confort des populations.
Toutefois, l’on ne peut ignorer que l’accès aux soins de santé existant peut
être grandement facilité par les transports qui permettent la rencontre entre
les apporteurs et les demandeurs de ces soins et ce, dans un sens comme dans
l’autre quel que soit la distance.
En
conclusion, on peut retenir que transport et développement durable
entretiennent une relation tantôt convergente, tantôt divergence dont
l’efficacité dépendra toujours de la gouvernance. Ainsi, sur le plan
économique, les fruits de la croissance doivent être affectés aux actions qui
profitent à tous. Par ailleurs, les habitudes de consommation doivent être
changées pour passer des modèles individualistes vers ceux prenant plus en
compte l’intérêt commun à l’instar de ce que l’on désigne aujourd’hui par
« économie collaborative » ou « consommation
collaborative » pour lesquelles, l’usage prédomine sur la propriété. Les
transports en commun, le covoiturage et
les locations de véhicules entre particuliers en constituant quelques exemples
importants existant déjà dans les pays occidentaux mais restant pourtant très
rares en Afrique et au Cameroun.
Sur le plan
environnemental, les effets néfastes du
développement des infrastructures et des mouvements de véhicules doivent être
maitrisés notamment par l’utilisation des énergies non polluantes et la
réhabilitation des écosystèmes endommagés.
Sur le plan
sanitaire en fin, la maitrise de la pollution devrait réduire les problèmes de
santé y relatifs. Par contre, un meilleur déploiement des mesures de sécurité
préventive et curative devra aussi s’imposer pour réduire les accidents et
leurs conséquences.
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