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Les pièges des « INCOTERMS »
Par Didier Coccolo, professeur
d’économie et gestion au lycée Lapérouse à Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
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Avertissement :
La lecture de cet article suppose, comme pré-requis, la connaissance même
sommaire des INCOTERMS et des mécanismes généraux du transport et du commerce
international. L’analyse critique ci-dessous fait principalement
référence aux incoterms 2000.
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Les INCOTERMS, sont l’abréviation de
l’expression anglaise « International Commercial Terms ». Plus
clairement il s’agit de clauses standardisées, reconnues par tous les acteurs
du commerce international, qui permettent de répartir clairement les coûts et
les risques entre l’acheteur et le vendeur lors de la conclusion et de la
réalisation d’un contrat de vente à l’international.
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Ces clauses
« standardisées » sont apparues il y a une trentaine d’année à
l’initiative des « Chambres de Commerce Internationales » (CCI) qui
se sont émues, à juste titre, du nombre croissant de litiges – ou, pour le
moins de malentendus – qui existaient entre acheteurs et vendeurs.
Les « INCOTERMS » ont fait
l’objet de mises à jour régulières (1980, 1990, 2000) afin de tenir compte des
évolutions des techniques utilisées par les opérateurs du commerce
international. Aujourd’hui ces clauses sont (presque) universellement reconnues
par l’ensemble de la communauté internationale, et elles sont enseignées dans
les cursus de nombreuses formations, permettant à de nouveaux acteurs entrants
dans le domaine du commerce mondial d’être immédiatement familiers avec ces
standards.
Tout semble donc aller au mieux dans
le meilleur des mondes globalisés, mais …
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Le « hic » est que les
litiges relatifs à l’interprétation de ces termes commerciaux ont repris une
pente dangereusement ascendante. Ceci est peut-être le résultat d’un
enseignement un peu rapide de ce qui est considéré comme une
« vulgate » accessible à tous, et de la confiance excessive que
certains opérateurs ont mis dans la compréhension universelle des INCOTERMS.
Or, les « INCOTERMS », en
aucune façon, n’ont pour vocation à se substituer à la négociation contractuelle.
Bien plus, ils véhiculent en eux-mêmes un certain nombre d’imprécisions qui
rendent leur utilisation dangereuse à des néophytes qui ne seraient pas rompus
à leurs subtilités.
Ainsi le but de cet article est
d’attirer l’attention des étudiants et des utilisateurs quotidiens des
INCOTERMS sur les précautions qu’il convient de prendre avant d’utiliser ces
« termes commerciaux » qui rendent malgré tout de réels services aux
utilisateurs et qui démystifient largement l’aridité technique des contrats
internationaux.
Le soussigné ne prétend aucunement à
l’exhaustivité. Les remarques faites ici sont le fruit de plus de 20 ans de
pratique du commerce international et de nombreuses discussions avec d’autres
professionnels – en particuliers des avocats spécialisés en droit du transport
– qui réalisent quotidiennement combien est délicate la bonne utilisation des
INCOTERMS.
1 – Précautions générales
A - La langue
C’est un truisme d’affirmer que la
langue du commerce international est l’anglais. Tout le monde dans ce domaine,
pratique, peu ou prou, la langue de Shakespeare. Mais il faut toutefois mettre
un bémol.
Si l’anglais est bel et bien la
deuxième langue la plus parlée au monde (après le chinois) et surtout la langue
des affaires, sa pratique est souvent très approximative, plus proche du
« kit de survie », que d’une maîtrise totale.
Il en résulte, bien sur, de nombreux
malentendus.
N’hésitez pas à dire et redire les
choses, voire à changer de langue, pour vous faire comprendre.
Je garde toujours en mémoire le
souvenir d’un cadre japonais, décideur, salarié d’un prestigieux conglomérat
nippon, dont la pratique de l’anglais était tellement limitée, que le recours
au … français (qu’il parlait assez bien) fut le déclic pour une véritable négociation.
De même, j’ai eu à faire face à de
sérieux désagréments avec des chinois qui répondaient toujours OUI à mes
propositions. En fait ils n’avaient pas compris un mot, mais, pour ne pas
perdre la face (ou vous la faire perdre) ils ne peuvent jamais, culturellement,
répondre NON directement, comme les occidentaux peuvent le faire
Conseil : Vérifiez toujours au
préalable que vous-même et votre interlocuteur aient une pratique suffisante de
la langue de la négociation …
B – La connaissance des INCOTERMS
eux-mêmes.
De nombreux acteurs du commerce
international n’ont qu’une connaissance assez sommaire des INCOTERMS. Beaucoup
n’ont pas eu l’opportunité d’une formation approfondie, et ne connaissent pas
toutes les obligations qui incombent à chacun. Ceci surtout si vous sortez des
« FOB » et « CIF », qui sont largement répandus, et donc un
peu mieux connus.
Conseil : Faites de la PEDAGOGIE ! A
l’instar des « tours opérators » expliquez en détail, ce qui est
inclus dans votre offre, et, surtout, ce qui est exclus. Et ceci même si
l’INCOTERMS est censé apporter suffisamment de précisions pour éviter toute
ambiguïté.
C – Les « spécialistes ».
Si un grand nombre d’acteurs du
commerce international n’ont qu’une connaissance superficielle des INCOTERMS,
soyez sur que certains les connaissent mieux que vous et n’hésiteront pas à les
utiliser à vos dépens. Je prendrai deux exemples :
Ø Les INCOTERMS américains (USA) n’ont
pas tout à fait la même signification que les INCOTERMS internationaux. Ainsi
un américain qui vous vend FOB New-York, n’hésitera pas à vous expliquer que
cela signifie que les frais d’embarquement à New-York sont à votre charge (USD
500 pour embarquer un conteneur de 20’,
soit presque autant que le fret maritime New-York / Le Havre !!).
Conseil : Soyez toujours vigilants
avec vos interlocuteurs aux USA. Leur compréhension des INCOTERMS est
différente de la votre. Il est donc impératif d’être très précis dans la
description du « qui paye quoi » !!!
Ø L’amalgame entre INCOTERMS et LINER TERMS.
Les « liner terms » sont les conditions de ligne maritime. Ils
s’appliquent au contrat de transport, mais en aucun cas au contrat de vente (le
plus souvent le contrat de transport est la conséquence naturelle du contrat de
vente).
Illustration :
Vous négociez une vente avec un
importateur égyptien. Ce dernier vous demande une offre CIF Alexandrie. Vous
traitez sur ces bases et vous recevez la lettre de crédit qui est rédigée
« CIF, liner terms Alexandrie ». La traduction littérale vous rassure :
Cela signifie « CIF, conditions de ligne. Alexandrie ». Vous acceptez
donc sans réserve la L/C.
Or, quelle sera votre surprise quand il sera retenu du paiement l’ensemble des
frais de débarquement à Alexandrie (particulièrement salés dans ce
port !), qui sont normalement à la charge de l’acheteur dans une vente
CIF…
Et votre interlocuteur répondra fort
benoîtement à votre réclamation « mais enfin monsieur, tout le monde sait
que « liner terms » signifie « quai » et donc il est normal
que les frais de déchargement vous soient imputable ! »
Et, en effet, dans le monde
anglo-saxon, l’utilisation du « liner terms » dans un contrat de
transport maritime signifie le plus souvent « quai » (on utilise
« free out » pour « bord navire »). Votre recours n’a donc
que fort peu de chance d’aboutir …
Conseil : Soyez précis et n’acceptez
jamais qu’un INCOTERMS soit implicitement modifié par une clause du contrat de
transport.
D – Les difficultés de traitement
des litiges
Comme nul ne l’ignore, il n’existe
pas de droit international civil.
Sauf clause particulière
d’attribution de juridiction ou de traitement des litiges (droit utilisé,
arbitrage ..) il vous faudra poursuivre votre interlocuteur, que vous jugez
indélicat, souvent devant ses propres tribunaux. Tel est le cas dans le
savoureux exemple égyptien raconté ci-dessus … Bon courage !
Les recours sont souvent difficiles,
longs, et mettent en général un terme définitif à la relation commerciale. Ne
comptez pas sur les tribunaux pour vous faire justice. Sauf pour les grands
contrats, le plus souvent juridiquement bien bordés, par des clauses
d’arbitrage (procédure rapide, mais fort coûteuse !)
Conseil : Soignez vos clauses juridiques
(attribution de juridiction dans votre propre pays ou pays proche) et surtout
bordez bien vos contrats d’assurance !!! (y compris perte d’exploitation
…)
Après ces remarques générales,
étudions, parmi les 13 « INCOTERMS », ceux pour lesquels des
difficultés surviennent avec une certaine régularité..
2 - Les INCOTERMS « Départ
… »
A – « Ex Works » EXW (ou
« départ usine … »)
Cet incoterm est très répandu car
connu du plus grand nombre. Il implique des obligations minimales pour l’exportateur
(Fournir les documents commerciaux habituels – facture, liste de colisage – et
prendre soin de l’emballage). Cela parait « a priori » très simple. Pourtant
cet incoterm doit être évité pour un certain nombre de raisons :
Ø L’emballage de la marchandise, qui
reste sous la responsabilité du vendeur, doit être diligenté en fonction des
conditions du transport futur. De nombreux rapports d’expertise (après un
dommage) concluent « faible d’emballage » ce qui entraîne
automatiquement la responsabilité du vendeur. Il est donc primordial de bien
évaluer les risques du transport futur et emballer en conséquence
Ø Le chargement sur moyens
d’évacuation (le plus souvent camion) doit normalement être effectué par
l’acheteur. Cela pose de nombreux problèmes concrets. On voit mal, au sein
d’une usine, une entreprise extérieure venir effectuer des opérations de
manutention sur des produits fabriqués par l’entreprise exportatrice. De plus,
en droit européen, le chargeur est responsable du chargement et du saisissage
(même si la cargaison est « acceptée » par le chauffeur). Il est donc
crucial que le chargement et l’arrimage soit effectué par l’exportateur. Or
l’incoterm « ex works » dit le contraire …
Ø Enfin, dans le « ex
works », les opérations de dédouanement export doivent être diligentées
par l’acheteur. Juridiquement c’est donc l’acheteur qui est exportateur, le
chargeur n’étant qu’un simple livreur, n’ayant aucune responsabilité dans
l’opération d’exportation. Il n’aura donc pas en main, la souche du permis
export EX1, qui permet de prouver une opération export auprès du fisc, et de
justifier ainsi une facturation hors TVA. Certes il existe des moyens
d’apporter la preuve que la marchandise a bel et bien quitté le territoire
(copie de connaissement, copie de permis export …) mais cela reste lourd à
monter et dépendant du bon vouloir de l’administration.
Conseil : Faites comme tous les grands
exportateurs européens : n’utilisez plus le « ex works », qui
est en réelle perte de vitesse pour les raisons ci-dessus, préférez le FCA,
plus moderne et surtout beaucoup moins ambigu … !
B – « Free Carrier » (FCA) ou « livraison franco
transporteur »
Cet incoterm est très souple. Il
laisse toute latitude au vendeur de désigner le point de livraison. Ce point
peut être dans son usine même (c’est dans ce sens qu’il remplace le EXW). Et
là, plus d’ambiguïté : Il charge et arrime et effectue les opérations de
douane export. Il est donc juridiquement exportateur.
Les seules réserves sont les
suivantes :
Ø Les précautions à prendre sur
l’emballage (voir ci-dessus)
Ø Si le lieu convenu est, par exemple
l’entrepôt d’un transitaire, il faut négocier avec l’acheteur les coûts de
passage en entrepôt (manutentions et éventuels frais de stationnement)
Conseil : Le FCA est à privilégier
dans toutes les ventes « départ » qui n’impliquent pas un transport
maritime
C – « Free along side »
FAS
(« franco, le long du bord »)
Incoterm uniquement maritime. Il
correspond aux conditions de ligne maritime « sous-palan » (ship’s
undertackles), qui répartissent les frais de manutention sur quai entre
l’exportateur et l’armateur (donc l’importateur puisque c’est lui qui paye le
fret) selon des clefs de répartition souvent fort obscures.
Vous avez compris que le flou qui
entoure la répartition des frais de passage à quai fait que le FAS est un
incoterm à éviter …
A la vérité on peut l’utiliser sans
risque dans un seul cas : La livraison de matériel roulant sur des navires
rouliers (Roll-on / Roll-off, ferry).
Car dans ce cas les remorques sont
livrées sur terminal à proximité du navire, puis ensuite tirées à bord par les
soins de l’armateur sans que ces frais soient facturés à l’importateur.
(exemple vente, par remorques complètes,
entre la France
et les pays du Maghreb)
Conseil : Incoterm à éviter sauf entre
spécialistes parfaitement rompus aux techniques maritimes.
D
– « Free On Board » (FOB)
« Franco rendu bord navire »
C’est l’un des INCOTERMS des plus
utilisé au monde. Et avec raison car il ne véhicule que peu d’ambiguïtés.
Exclusivement réservé au maritime il est tellement répandu qu’il est également
utilisé en transport aérien. Tous les frais dans le pays de l’exportateur sont
pour son compte, tout les autres sont pour le compte de l’acheteur. Simple
non ?
Un seul bémol : Pour des
cargaisons importantes l’incoterm ne précise pas qui paye l’arrimage de la
marchandise à bord du navire.
J’ai en mémoire un chargement de
6000 tonnes de tuyaux de 12
mètres, de grand diamètre, en amiante-ciment, destinés
aux évacuations des eaux usées.(Egouts, pour parler clair). Ces tuyaux sont
très lourds (16 tonnes unitaires) et très fragiles. Ils est donc nécessaire,
pour les charger et les empiler, de mettre entre chaque tuyaux des planches en
bois afin que les tuyaux ne soient jamais en contact les uns avec les autres
(ils cassent comme du verre …). La livraison était conclue FOB … sans autre
précision. A qui incombe-t-il de payer la note de bois et de câbles ?
(Supérieure à 60.000 euros …) Les tribunaux rendront leur verdict définitif dans
… quelques années.
Cela illustre parfaitement les
limites des « incoterms ». Ils sont, la plupart du temps, suffisants
pour une vente « standard », mais ils n’exonèrent jamais les
partie d’une négociation contractuelle beaucoup plus précise et détaillée …
2 – Les ventes « rendus »
(L’exportateur acquitte les frais du
transport principal)
A
– « Cost and freight » (CFR) et « Cost, Insurrance and
Freight » (CIF)
Avec le FOB, c’est l’incoterm le
plus utilisé. Normalement dévolu au transport maritime il est également utilisé
en aérien (mais de moins en moins)
Il est, en gros, symétrique du FOB,
mais rendu au port de destination.
Il existe toutefois quelques nuances
et précautions à prendre.
CIF signifie normalement
« rendu bord navire, port de destination ». Je vous rappelle les
douloureuses aventures égyptiennes de notre exportateur débutant. Précisez
sytématiquement dans vos offres CIF : « All unloading costs at port
of discharge are for the receiver’s account », cela évitera bien des
ennuis.
Autre particularité de cet
INCOTERMS, le transfert de risque se fait au port d’embarquement (comme pour le
FOB) et le transfert de coût au port de destination. En d’autres termes, le
transport maritime est payé par l’exportateur mais la marchandise voyage aux
risques de l’acheteur … ! Ainsi, pour une opération ponctuelle d’une
certaine importance vendue CIF, la tentation est grande pour l’exportateur de
souscrire une assurance transport « bon marché » (FAP sauf …, par
exemple) car de toute façon la marchandise est transportée aux risques de
l’acheteur.
Pour finir sur cet incoterm,
certaines ventes ne peuvent pas être conclue CIF, mais seulement CFR, car les
importateurs de certains pays « en voie de développement » (l’Angola,
par exemple) sont contraints de souscrire localement l’assurance transport
(pour protéger et faire travailler la société d’assurance nationale du pays).
Malheureusement, bien souvent, ces
sociétés, n’assurent qu’une protection médiocre et des remboursements
aléatoires. N’hésitez donc pas, si vous voulez développer vos relations
commerciales avec cet importateur d’assurer vous aussi le transport (alors que
vous n’y êtes en rien obligé, la vente étant CFR), mais en cas de dommages (et
sur certains pays le risque est réel) vous pourrez toujours faire profiter à
votre client des vertus et de la diligence de votre compagnie d’assurance
(attention : Double expertise souvent nécessaire à destination). Il vous
en sera reconnaissant et vous ne vous ruinerez pas (surtout si vous avez inclus
ce petit surcoût dans votre devis …)
Conseil : Si vous êtes exportateur vendez
CIF, si vous êtes importateur achetez DES (ou DEQ), incoterm qui rend
réellement responsable l’exportateur
B
– Carriage – and insurrance – paid to … » (CPT ou CIP)
« Port payé jusqu’au lieu de
destination convenu ».
Incoterm général (Tous modes de
transport), véritablement symétrique du FCA. Les remarques faites sur le FCA
s’appliquent de la même manière à celui-ci…
Seul point à préciser : qui
paye les frais de déchargement et de stationnement à destination.
Conseil : Incoterm moderne, passe-partout, à
privilégier, y compris en maritime.
C
– « Delivered At Frontier … » (DAF). Rendu frontière lieu convenu.
Cet incoterm ne peut être envisagé
que dans le cas d’un transport routier ou ferroviaire entre deux pays (ou
groupe de pays) pour lesquels le passage de la frontière implique
obligatoirement une rupture de charge (passage en entrepos, et réexpédition
dans le pays de destination aux soins et aux frais de l’acheteur)
Cela implique des conditions de
dédouanement très délicates et qui peuvent durer longtemps. De plus cet
incoterm ne prévoit pas qui paye quoi à la frontière quant aux frais de
manutentions et magasinage (souvent fort onéreux).
Prenons un exemple :
Un exportateur français vend une
marchandise (remorque complète) à un acheteur russe. Pour des raisons pratiques
(manque de compétences) votre acheteur russe vous laisse le soin du transport
principal. Vous consultez donc des transporteurs routiers pour une livraison
Moscou, par exemple. Les réponses sont soit négatives, soit les prix demandés
sont exorbitants (risques extrêmes en Russie pour les chauffeurs occidentaux,
vols, rackets …). Solution ? Vendez DAF frontière entre la Pologne et la Biélorussie (en vous
mettant d’accord sur la répartition des frais à la frontière). Pour vous pas de
problèmes pour trouver des transporteurs jusqu’à la frontière de … l’Union
Européenne, et pas de problèmes non plus, pour l’acheteur qui trouvera toujours
un transporteur russe, ou biélorusse pour chercher la marchandise à Brest
(point frontière entre la
Pologne et la
Biélorussie, rien à voir avec le port breton !)
Conseil : Evitez cet incoterm comme la
peste. Il y a gros à parier qu’il disparaîtra de la prochaine mouture (en
2010 ?). Il ne doit être employé (avec beaucoup de précautions) que dans
des cas très particuliers tels que décrits ci-dessus. Préférez CPT/CIP.
D – « Delivery ex Ship” (DES)
et “Delivery ex Quay” (DEQ)
Spécifiquement maritimes, ces deux
INCOTERMS, modernes, sont plus précis que le CIF. Il n’y pas ambiguïté ni sur
le transfert de risque, ni sur qui paye quoi à destination.
Pourtant, ces incoterms, demeurent
peu utilisés. Par manque de pratique sans doute. Mais aussi en raison d’une
difficulté qui demeure sur de DEQ. En effet, il apparaît clairement que
l’exportateur qui vend DEQ, doit prendre à sa charge les frais de déchargement
au port de destination, puisque son obligation est de livrer
« quai ». Par contre, ce qui n’apparaît pas dans cet INCOTERM, mais
qui constitue pourtant une obligation réelle pour le chargeur, c’est qu’il doit
accomplir les formalités de dédouanement import, dans le pays de destination et
en supporter le coût (pas le montant des droits de douane et autres taxes,
seulement le coût de la prestation). Cela représente une difficulté pratique,
pas toujours aisément surmontable
Conseil : Au DEQ, préférez le CPT/CIP,
beaucoup plus souple et qui ne rend pas le dédouanement à destination
obligatoire.
E-
Delivery Duties Unpaid / or paid (DDP/DDU)
Ces INCOTERMS correspondent aux
obligations maximales de l’exportateur. Seuls restent à la charge de
l’importateur le paiement des droits de douane et autres taxes dans le cas du
DDU (mais la prestation de douane, et son coût, reste à l’initiative du chargeur,
comme pour le DEQ) et du déchargement du camion/wagon au point de livraison
dans les deux cas
Conseil : Accepter une vente DDU/DDP
implique que vous maîtrisez parfaitement les usages, coutumes, et que vous avez
également une bonne pratique des prestataires (transitaires, transporteurs …)
du pays de l’importateur. Sans être ambigus, ces INCOTERMS demeurent cependant
une affaire de spécialistes.
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