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Assurances transport et limites
de responsabilité
En matière d’assurances des
marchandises au cours du transport, lors d’une opération d’acheminement à
l’international, les marchandises sont exposées à des risques divers. Pour
garantir le remboursement des sommes engagées en cas de dommage ou de sinistre,
le chargeur a l’obligation légale d’assurer ses marchandises.
« L’assurance est un contrat selon
lequel une partie, l'assureur, accepte en contrepartie du paiement d'une prime,
de rembourser une autre partie, l'assuré, pour des pertes subies ou pour sa
responsabilité ayant entraîné des pertes causées par des risques spécifiques et
à un objet défini. »
Dans la pratique, le chargeur qui
représente l’importateur ou l’exportateur selon l’incoterm
a le choix soit de souscrire directement auprès d’une compagnie sa police
d’assurance, soit de conclure un accord avec le transporteur qui
mettra à disposition sa propre police d’assurance pour les marchandises qui lui
sont confiés (Assurance tiers chargeur).
Même si le transporteur déclare être
responsable des marchandises qui lui sont confiées, il est très important de
considérer l’étendue de cette responsabilité. Car, dans la pratique, la
responsabilité du transporteur en cas de sinistre, est réglementée et limitée
par les conventions internationales.
A- Les fondements de la responsabilité du transporteur
Le transporteur, bien que
responsable des marchandises qui lui sont confiées, à une responsabilité limité
en cas de sinistre. Tout à l’origine est basé sur le mode de tarification du
transport international (règle du poids/volume).
Le coût du transport et donc la
tarification du fret étant faite sur la base du poids et du volume des
marchandises transportées, les différentes conventions ont prévu que la
responsabilité du transporteur soit exprimé selon le poids des marchandises
transportées lorsqu’elle est engagée. En d’autres termes, si le transporteur
est jugé responsable, le remboursement sera fait sur la base du poids des
marchandises endommagées et non pas sur la valeur réelle de ces marchandises.
Par ailleurs, le chargeur sera
indemnisé par le transporteur selon des plafonds fixés par les conventions. Les
conséquences pour ce dernier peuvent être très significatives. Car, le montant
de l’indemnité peut être dans certains cas, largement inférieur à la valeur
réelle des marchandises endommagées.
Les limites de la responsabilité du
transporteur sont exprimées en D.T.S. (Droits de tirage spéciaux). Les règles
de calcul de l’indemnité de remboursement sont les suivantes :
- Pour le
transport Maritime - Règles
de La Haye et Visby : 2 DTS par kilo (environ 2,82 €) ou
666,66 DTS par colis (environ 938 €) la plus forte des deux
limites s'appliquant. Dans la plus part des pays africains, s’appliquent
plutôt les Règles
de Hambourg : 835 DTS/colis soit 1159€ ou 2,5 DTS/kg soit 3,47
€/kg, la plus forte des deux
limites s'appliquant.
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NB : Selon
le mode de transport, renseignez vous auparavant sur le texte de loi ou la convention
réellement appliquée. Il n'est pas exclu que le transporteur soit régit par une
convention autre que celles présentées ci-dessus. Dans ce cas, il faudrait
consulter la rubrique «Limites de
responsabilité» de ladite convention.
Le texte de
certaines de ces conventions donne aussi des précisions sur les limites de
responsabilité du transporteur dans le cadre du transport de passagers (dommage
subi par un passager, pertes de bagages, avarie ou retard)
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Les différentes conventions
internationales sur le transport :
B- Les cas particuliers d'exonération de la responsabilité
du transporteur
Le chargeur, représentant de
l’importateur ou de l’exportateur ne peut réclamer une indemnisation en cas de
dommages que si la responsabilité du transporteur est réellement engagée. En
règle générale, il y a présomption de responsabilité du transporteur dès lors
que les marchandises sont livrés dans un état différent de celui qu’elles
avaient lors du chargement (cas de casses, pertes…). Si le transporteur prouve
qu’il a pris toutes les dispositions nécessaires au cours du transport et que
sa responsabilité n’est pas engagée, il ne versera aucune indemnité au chargeur.
Dans certaines conditions donc, le
transporteur peut être exonéré de sa responsabilité. C’est le cas lorsque les dommages
à la marchandise sont le fait d’un cas de « force majeure ». La
notion de force majeure se rapporte à tout événement ayant la triple
caractéristique d'être « Imprévisible, Irrésistible, Extérieur à
l’entreprise de transport».
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B1- Cas de force majeure (évènement Irrésistible, imprévisible et
extérieur)
- Naufrage, abordage, dus à une tempête ;
- Tremblement de terre ou autre catastrophe
naturelle ;
- Attaque à main armée, pirates…
B2- Cas non reconnus de force majeure :
Si par contre, l’un des ces
évènements cités ci-dessous a été prévus et signalé longtemps à l’avance, le
transporteur peut avoir assez de temps pour prendre toutes les dispositions
nécessaires et protéger les marchandises chargées.
- Alerte donnée par les services de la
météorologie ;
- Alerte donnée par les services de garde-côte…
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C- Le déplafonnement de la responsabilité du transporteur
Dans le cas d’une faute lourde du
transporteur, par exemple une négligence prouvée, le détournement et la vente
des marchandises, ce dernier peut voir sa responsabilité déplafonnée. Il
n’indemnisera plus le chargeur sur la base des limites de responsabilité, mais plutôt
sur l'ensemble du préjudice subi (valeur totale des marchandises, majorée du
profit espéré et autres pénalités). Ce déplafonnement de la responsabilité du
transporteur est défini par un tribunal compétent.
D- La solution d'assurance « AD Valorem »
La limite de responsabilité du
transporteur, voire l’exonération de cette responsabilité en cas de dommages à
la marchandise, pose un problème crucial. Le chargeur se verra indemnisé
partiellement, au pire, ne recevra aucune indemnité du tout.
Afin d’éviter les désagréments que
pourrait lui causer une police d’assurance « tiers chargeur »,
le chargeur a la possibilité de souscrire directement auprès d’une compagnie
d’assurance sa propre police. Cette dernière n’ayant aucun lien direct avec le
prix du transport, est faite sur la valeur réelle des marchandises. On parle
alors d’assurance AD Valorem.
Avec une couverture d’assurance AD
Valorem, le chargeur est indemnisé, non pas sur la base du principe de
responsabilité, mais sur la base de la valeur réelle des marchandises
endommagées ou perdues. Afin de garantir aussi le profit espéré si les
marchandises arrivaient en bon état et étaient
vendues, il est possible d’appliquer, lors de la conclusion du contrat
d’assurance, un taux de majoration pouvant atteindre 20% de la valeur réelle.
Suite à une réclamation du chargeur
en cas de dommages au cours du transport, l’assureur lui versera une indemnité
couvrant la valeur totale des pertes subies. Ce dernier (l’assureur) se
retournera ensuite vers le transporteur pour récupérer à son tour une indemnité
en fonction de ses limites de responsabilité.
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