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La méthode SMED
SMED : Single Minute Exchange of Die, signifie en langue
française (Système de modification rapide des réglages des machines). C’est une
méthode d'organisation dont le but consiste à réduire de façon systématique le
temps de changement d’outils à moins de 10 minutes. (Norme AFNOR NF X 50-310).
Suivant le processus
de fabrication, la méthode SMED s’applique essentiellement dans les
industries où la production est organisée par fonction (Job shop). Le type
de production qui s’y pratique est la production discontinue et en
série.
Il s’agit de la fabrication de différents produits finis par
lots homogènes et dans une même chaîne de production. Tous ne pouvant être
fabriqués simultanément, on lance à tour de rôle une fabrication par lot suivie
du stockage. Le cycle de production dans un tel cas peut avoir la configuration
suivante : durant les deux premiers jours de chaque semaine, on réalise la
fabrication du produit A. Le troisième et le quatrième jour, les outils de
travail et les machines sont nettoyés, réglés puis on lance la fabrication du
produit B et ainsi de suite.
Pour passer de la fabrication d’un produit à l’autre, on
opère d’abord un changement d’outils dans les machines et postes de travail.
C’est à ces temps de changement de série que s’intéresse la méthode SMED.
A- Objectifs de la méthode SMED
La méthode SMED a été pour la première fois mise au point
par Shigeo Shingo à l’usine Toyota. Les temps de changement des outils avec
arrêt de travail sont des temps improductifs et coûtent chère à l’industrie.
Réduire systématiquement ces derniers procure donc :
- Un gain de temps : opérer les changements
d’outils en unité de temps d’un seul chiffre (1 à 9 minutes) ;
- Un gain de
productivité : flexibiliser les machines et postes de travail.
C'est-à-dire, améliorer
leur capacité à changer rapidement de fabrication, réduire l'arrêt pour le
changement des outils et si possible l’éliminer ;
- Un gain
d’argent : réduire la taille
de lot minimale. En effet, si les temps de changement de série
deviennent nuls, on peut alors envisager une fabrication à l'unité sans
augmenter les coûts.
Moins
de dépense pour le changement d’outils et plus de production en unité.
Au sens du SMED, le changement de fabrication
est la durée qui s'écoule entre la dernière pièce bonne de la série précédente
et la première pièce bonne de la série suivante. Durant cette période de temps
improductive, des opérateurs reconfigurent les machines / postes de travail en
exécutant un ensemble de tâches.
Une action SMED, consiste donc à diminuer ce temps
consacré au réglage, afin d'obtenir des changements d'outils rapides ou des
réglages instantanés.
B- Etapes de la méthode SMED
La méthode SMED s’applique en trois principales étapes :
- Etape 1 : Distinction / séparation des opérations
internes et des opérations externes ;
- Etape 2 : Conversion d’un maximum d'opérations internes
en opérations externes ;
- Etape 3 : Rationalisation de toutes les opérations de
réglage.
B1- Séparation
des opérations internes et externes
- Les
opérations internes sont celles qui nécessitent obligatoirement un arrêt de
la machine ou arrêt de production pour être exécutées. EX : le
montage d’un outil ;
- Les
opérations externes sont celles qui peuvent être réalisées pendant que les
machines sont en marche. EX : la préparation des prochains outils qui
vont être montés.
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Il s’avère le plus souvent que les opérations
internes et externes soient toutes réalisées durant le temps d’arrêt. Ce qui a
pour conséquence immédiate le prolongement de ce dernier. Pour réduire, voire
éliminer ce temps, il faut convertir le maximum d’opération « internes »
en opération externes.
Dans de cette étape du SMED auquel sont associés
les opérateurs, on utilise des caméras et chronomètres pour enregistrer la
situation réelle, et on compare les temps de réalisation aux standards
de travail.
On procède alors à l’étude détaillée de toutes les opérations
réalisées au niveau du poste de travail lors du changement de série ; à une
analyse des contraintes de succession entre ces opérations, suivie d’une
identification claire des opérations externes.
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B2- Conversion
des opérations internes en opérations externes
A cette étape, les opérations dont l’exécution
pendant les temps d’arrêt est jugée superflue sont renvoyées à être réalisées
avant ou après le changement de série. On parle alors de conversion d’opérations
internes en externes.
Le but est de limiter au strict nécessaire le
nombre d’opérations internes. Il en résulte une réduction systématique du temps
d’arrêt. La production de la série suivante peut commencer plus rapidement
qu’auparavant.
B3- Rationalisation
de tous les aspects des opérations de réglage
Bien qu’un gain de temps soit réalisé grâce à la conversion
de certaines opérations en opérations externes, avec une rationalisation des réglages,
il est possible d'atteindre le temps optimal de réglage.
Le but de cette étape SMED est de réduire au minimum le
temps des réglages internes :
- Faire scrupuleusement respecter les diagrammes
d’opération ;
- Traquer quotidiennement les anomalies sur les
réglages durant l’arrêt ;
- Ne pas hésiter à améliorer les standards.
C- Champs d’action du SMED
Pratiquer systématiquement le SMED au niveau de tous les
postes de travail peut s’avérer contre productif. Par exemple, dans un
environnement de production à la chaîne, lorsque l’on a en présence des goulots
et des non goulots, la priorité en matière de changement de série sera axée sur
les goulots. Lire : La
méthode OPT.
En règle générale, si des simulations préalables révèlent
que l’application du SMED au niveau d’un poste de travail n’aura pas un impact
réel sur le délai global de fabrication, ou alors ne pourra procurer aucun
profit à l’entreprise, ce poste ne devra pas être pris en compte pour des
actions SMED. En effet, augmenter la capacité des ressources qui n’en n’ont pas
besoin ne serait qu’une perte de temps et d’argent.
Générer à la fois un gain de temps, de productivité et du
profit reste la principale raison du SMED.
Il convient donc d’analyser le process et d’effectuer une définition
raisonnable des postes cibles pour son application.
De nombreuses expériences ont révélé qu’à la suite d’un
projet SMED, il ressort :
- une
meilleure organisation physique des postes de travail (implantation des
machines, amélioration de la flexibilité, réorganisation des emplacements
des matières et outils, rangement) ;
- une
optimisation et meilleure utilisation des ressources (meilleure
synchronisation des tâches, élimination des opérations superflues, culture
de la gestion préventive, développement des ressources humaines)
Outre dans l’environnement industriel, les champs
d’application de la méthode SMED sont nombreux. On peut par exemple l’appliquer
dans un entrepôt sur les temps de chargement et déchargement des véhicules de
transport de marchandises, sur les durée de prélèvement des articles.
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