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Méthodes de prévision
La prévision de la demande est une
démarche qui consiste à utiliser des méthodes qualitatives ou quantitatives
pour estimer la consommation des produits dans les périodes à venir. D’après
ces estimations, on planifie à l’intérieur de l’entreprise la production et
anticipe le lancement de la fabrication des produits afin de réduire les délais
de livraison. Les prévisions dans ce contexte particulier aident à produire des
quantités proches de la demande réelle.
A- Les
composantes de la demande et méthodes de prévisions
A1- Les composantes de la demande
La demande peut être décomposée en quatre éléments
distinctifs :
- La tendance : elle matérialise l’évolution de la
demande sur le long terme
- Le cycle : il détermine son évolution sur le moyen
terme, par rapport à l’activité économique ou sectorielle
- La saisonnalité : elle ressort l’ensemble des variations
périodiques influencées par le temps (saisons, mois, jours)
- Les résidus aléatoires : il s’agit de l’ensemble
des variations non expliquées par les autres facteurs
A2- les méthodes de prévisions
Les méthodes de prévision se différencient
en deux groupes : les méthodes qualitatives et les méthodes
quantitatives.
Les méthodes qualitatives
sont essentiellement basées sur l’opinion la comparaison et le jugement. On y
retrouve :
- La méthode de
sondage d’opinion
(enquêtes auprès des vendeurs, distributeurs des produits)
- La méthode de
comparaison (ou
analogie historique. Prévision par comparaison avec des produits
similaires vendus dans le passé) ;
- La méthode de
Delphes (ou
méthode Delphi. Réponse à une série de questions par un panel d’experts) ;
- Les études de
marché (application
d’un questionnaire aux consommateurs éventuels afin d’anticiper sur les
changements du marché)
Les méthodes quantitatives reposent
sur l’extrapolation de la demande dans le temps en utilisant les données des
consommations passées. Ci-dessous, nous présentons une liste non exhaustive des
méthodes quantitatives :
- Méthode quantitative
simple (prise
en compte de la demande actuelle plus ou moins un certain
pourcentage) ;
- Méthode des
moyennes glissantes (moyenne de la demande réelle de (n) périodes antérieures les plus
récentes) ;
- Méthode de
lissage exponentiel (moyenne pondéré par des coefficients exponentiels) ;
- Méthode de la
tendance
(projection linéaire, exponentielle, logarithmique ou polynomiale de la
tendance passée. A partir des simulations, on choisit celle qui s’adapte
le mieux à l’allure de la demande)
- Méthode de
décomposition
(décomposition du résultat des prévisions en tendance, saisonnalité,
effets aléatoires)
- Méthode de
régression et corrélation (utilisation combinée de la droite des moindres carrés
et de la corrélation avec une variable de dépendance)
Toutes ces méthodes de prévision ne
sont pas exclusives. Elles peuvent être combinées pour diminuer les
incertitudes et renforcer la fiabilité des résultats.
B- La
démarche générale des prévisions
Les prévisions de la demande sont à
l’origine faite au niveau des maillons situés en aval de la chaîne logistique
(magasins de ventes) :
- Elles sont ensuite progressivement transmises
aux maillons supérieurs (entrepôts fournisseurs, entrepôt central de
l’usine, responsable du plan industriel et commercial, responsable du plan
directeur de production, responsable des approvisionnements…) ;
- Elles ont une périodicité précise. En fonction
des quantités de stocks disponibles et grâce à l’application de calcul des
besoins, elles facilitent la planification des approvisionnements des
magasins sur les périodes à venir ;
- Dans la pratique, elles sont systématiquement
faite au moins une fois par ans pour les produits destinés à la vente.
Pour des stocks internes, elles sont rarement exécutées pour tous les
articles, on préfère les appliquer sur des catégories bien sélectionnées
(les articles les plus rentables, les plus coûteux, les plus sensibles, en
bref les stocks désignés comme critiques) ;
- Lorsque la courbe des ventes habituelles
présente une tendance à la croissance ou à la régression, les prévisions imposent
la révision des
modèles
d’approvisionnement, des stocks minimum et maximum des
articles.
C- Les méthodes quantitatives
de prévision
Ci-dessus, nous présentons
sommairement les méthodes quantitatives de prévision les plus utilisées dans
les entreprises industrielles et les sociétés de distribution.
C1- Prévisions par la méthode des
moyennes mobiles ou moyennes glissantes
La méthode des moyennes glissantes
repose sur l’usage de la moyenne des consommations antérieures pour un nombre
de périodes données. Son avantage est qu’elle atténue suffisamment les
fluctuations de la demande tout en préservant son allure générale. Elle pend
uniquement en compte les consommations ou les ventes réelles des périodes
antérieures.
Le choix du nombre de période dépend
de l’allure de la demande (courbe de ventes ou des consommations)
C2- Prévisions par la méthode de
lissage exponentiel simple
La méthode de lissage prend en
compte la prévision de la période antérieure. À cette prévision, l’on augmente
l’écart subit, pondéré d’un coefficient α compris entre 0 et 1.
Si l’on considère :
- Pn-1 (prévision de la période
antérieure n-1)
- α (coefficient de lissage)
- Dn-1 (demande réelle de la période
antérieure n-1)
Prévision des consommations à la
période (n) : Pn
= Pn-1 + α (Dn-1
- Pn-1)
Le choix de la valeur de α se fait
par essaies et erreurs. La valeur retenue est celle qui minimise l’erreur de
prévision.
Dans la pratique, le coefficient α
est proche de (1) lorsque la demande est très fluctuante. Cependant, pour une
demande stable et qui ne présente pas de variation cyclique significative, ce
coefficient est plus proche de (0).
C3- Prévisions par la méthode des moindres carrées
Encore appelée méthode de
décomposition, les prévisions par la
méthode des moindres carrées décomposent la valeur des consommations
futures en trois facteur :
- Tn = tendance des consommations ou
droite des moindres carrés;
- Cn = coefficient cyclique (coefficient
saisonnier ou coefficient de saisonnalité). Il est exprimé en pourcentage;
- Rn = valeur résiduelle de la période.
elle est exprimée en pourcentage.
Prévision des consommations à la
période (n) : Pn
= Tn x Cn x Rn
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La tendance est matérialisée par une
droite dans la représentation graphique des consommations. Elle présente
l’allure générale des consommations sur toute la période d’analyse. C’et la
projection de cette droite sur les périodes futures qui permet d’estimer les
quantités de consommations brutes
Le coefficient cyclique est une
valeur numérique et estimée en pourcentage. Il correspond à une variation
cyclique croissante ou décroissante d’une série chronologique
Le facteur résiduel représente
l’influence que pourrait avoir sur les consommations à venir l’ensemble des
évènements inhabituels voire totalement imprévisibles.et qui d’une manière
générale provoquerait un hausse ou une baisse de la demande par rapport aux
prévisions
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Le calcul de la tendance, du
coefficient cyclique et de la valeur résiduelle est expliqué sur la
fiche : prévision des consommations (pdf)
C4- Prévisions par la méthode de synthèse
des besoins prévisionnels
Cette méthode est la plus utilisée
par les distributeurs. Son principe est très simple. Dans un réseau de
distribution organisé en fournisseur/clients, il s’agit pour chaque magasin
fournisseur de faire la somme des prévisions qui lui sont transmises par l’ensemble
de ses clients :
- Les prévisions commencent dans les magasins de
vente directe (vente au détail) selon les méthodes expliquées plus
haut (méthodes qualitatives et quantitatives);
- Les données obtenues sont transmises au magasin
fournisseur ;
- Les magasins fournisseurs de même niveau regroupent
les prévisions de leurs clients en une et transmettent à leur tour les
données consolidées à leur fournisseur ;
- Les informations remontent ainsi sur l’ensemble
du réseau de distribution jusqu’à l’usine de production. Les données
obtenues à l’usine représentent pour cette dernière les prévisions de la
demande.
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